FORMATION
La compagnie REB a choisi dès sa
création, de développer des actions de formation, considérant que la pratique théâtrale offre un magnifique espace de
liberté et d’autonomie.
Les ateliers sont assurés par
Nathalie Pascutti, comédienne, formée au conservatoire d’Angers. Elle a inscrit son parcours autour d’auteurs tels que
Von Chamisso, Lermontov et Pinter … Sa quête du sensible lui fait aborder des
personnages entiers qui s’abandonnent à leur destin avec passion, acharnement
et résignation.
________________________
Le théâtre, pour quoi faire ?
Moi
Le comédien est l’instrument de son art : c’est au
travers de sa voix, de son corps et de sa sensibilité propre qu’il interprète
un personnage.
Il est l’objet même de son expression (contrairement aux
peintres, musiciens….)
Pour mieux « jouer » ou « se jouer », le
comédien doit travailler son « instrument ».
Il apprend à connaître sa personnalité, son fonctionnement
et prend conscience de
« son image. »
La pratique théâtrale passe à la fois par :
- Un éveil corporel : travail
du corps et de l’image du corps.
Qu’est ce que je renvoie, qu’est-ce que mon corps
« raconte » ?
- Un éveil sensible : travail
autour des sensations et de la mémoire (auditive, olfactive…)
Qui suis je ? Quel est mon vécu ? Qu’est-ce que
j’ai envie de montrer / cacher?
- Un éveil créatif : découverte
de son imaginaire.
Quels sont mes outils ? Comment m’utiliser au mieux pour servir l’histoire ?
Toi
Le théâtre est une discipline de groupe.
Jouer c’est à la fois :
- Sortir de « son cercle » :
par un travail d’écoute et de disponibilité à l’autre.
Qui es-tu (corps, sensibilité…)? Que veux-tu ?
- « S’apprivoiser »:
par un travail de confiance et de partage avec l’autre.
Qu’est-ce que tu me renvoies? Que peut-on faire
ensemble ?
- Découvrir le personnage, ce
« toi » que l’on interprète…
Qu’est-ce que je retrouve ou désapprouve en lui ? Comment
nous rencontrer ?
- Pénétrer dans l’univers d’un auteur :
par le biais du texte.
Qu’est-ce qu’il veut dire ? Comment
l’exprime-t-il ?
Les autres
Le théâtre ne se fabrique qu’avec le souci constant de se
produire devant un public. Le jour de la
représentation mais aussi tout le temps des répétitions, l’acteur est confronté
à un troisième partenaire : le spectateur qu’il doit séduire.
Cette relation
triangulaire rappelle étrangement notre
rapport au monde :
Moi, Toi et
les Autres (la société).
La vie
Parce que le théâtre est une reproduction du réel, il offre
un espace privilégié et unique pour aborder la vie.
C’est une sorte de laboratoire où l’on peut tout expérimenter
sans risquer de trop parce que : « c’est pour de faux ! ».
La pratique théâtrale donne au comédien des outils qu’il
saura réutiliser plus tard puisqu’il les aura découverts sur scène.
Elle développe l’autonomie et l’envie d’être « acteur
de sa propre vie. »
Jouer c’est faire « comme si…».
« Comme si…» c’était « pour de vrai ! »
L’enfant qui nous
menace avec sa règle en plastique en criant : « haut les
mains ! » détient le secret de l’acteur : la foi.
Etre acteur, c’est se persuader, le temps d’une pièce, que
l’on est Hamlet, Iphigénie, Cyrano de
Bergerac ou La folle de Chaillot…
Etre acteur, c’est oser croire.
C’est affronter la peur du ridicule, accepter de renouer
avec ses rêves d’enfance et de se livrer
à son imaginaire !
Ce voyage que notre « éducation au réel » nous a
désappris est parfois difficile à retrouver quand on est adulte…
Cela signifie que l’on accepte de renoncer à son
« identité », que l’on cherche à « s’oublier » pour
mieux « se retrouver. »
Heureusement Louis
Jouvet, Constantin Stanislavski, Augusto Boal et bien d’autres, ont mis au
point des techniques pour retrouver ce chemin de l’abandon :
- Eveil corporel et sensitif,
- visite à son imaginaire (par le biais
notamment des improvisations)
- réflexions scénographiques (ou l’art de
raconter une histoire au travers de l’espace…)
Enfin, l’acteur peut compter sur les Auteurs Dramatiques,
qui par la magie des mots, lui permettent de combler ses manques et ses écueils !
Tant de « trucs »
à connaître pour parvenir à mentir vrai !
Tant d’effervescence afin de raconter une histoire à d’autres qui
se sont déplacés pour « y croire »…
Dans le fond, tout cela n’est qu’un gigantesque « jeu de dupes » où acteurs et
spectateurs communient dans le mensonge pour le plaisir « d’y
croire »!
Car, il n’y a pas de doute : c’est le plaisir qui agite
tout cela !
C’est parce que « cela nous fait du bien », que tout le monde trompe tout le monde, que
l’on cherche à retomber en enfance, à
cette époque où l’on se pensait immortel !
Parce que le
théâtre est un reflet de la vie,
On veut y croire passionnément, démesurément…
Pour se donner l’illusion,
Le temps d’un spectacle,
Qu’on maîtrise l’histoire, notre histoire…
Parce que, dans
l’fond, vivre, c’est faire « comme si… »
« Et ben alors…, pourquoi non…, on a bien l’droit !... Si ça nous fait plaisir ! »
---------------
Ci dessous, la répétition du "Bourgeois Gentihomme" de Molière,
un travail et une mise en scène de Nathalie Pascutti pour la Cie Rimailleurs